Histoire du Carmel de Laval

En 2021, nous avons célébré le Centenaire de la seconde Fondation du carmel de Laval (1921-2021) .

Seconde Fondation ? Oui.

Une première fut commencée par les carmélites du Mans le 21 novembre 1856. Le diocèse de Laval venait d’être érigé l’année précédente(1855). Bien des vocations affluèrent rapidement en ce monastère, rue du Hameau, si bien que l’on songea à fonder en mission. Et ce fut vers la Chine, que cinq carmélites de Laval partirent pour Shanghaï plus précisément.

Le « flot » de vocations, jeunes du même âge à Laval, puis le départ en mission fragilisèrent l’équilibre de la communauté et, sans tarder, le cap devint trop difficile à garder.  De plus le contexte politique de l’époque  n’était plus favorable au monde religieux. Va survenir la loi de séparation de l’Église et de l’État (9 décembre 1905) si bien qu’au début du XXème siècle, cette première fondation du carmel de Laval prendra fin.

Ce fut Mère Marie Xavier du Carmel de Tours(Marie Abbadie de Barrau) qui est à l’origine de la seconde Fondation. Elle se trouvait alors en exil à Jersey. Après avoir entendu un appel à refonder à Laval, Mère Marie Xavier et sept de ses sœurs prirent le premier paquebot le 3 mai 1921, en partance pour la France. Elles débarquèrent à Saint Malo, arrivèrent le 4 mai à Laval. Elles entrèrent dans leur minuscule monastère, la maison de Mme Doudet, Boulevard de Tours.

Le monastère fut dédié à la Très Sainte Trinité, au Cœur Immaculé de Marie et sous la protection de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus qui n’était pas encore béatifiée. La petite fondation prospéra et il fallut très vite penser à une maison plus grande, capable de loger les 16 religieuses en 1923 : ce fut la maison de  M. de Vitton où  elles  demeurèrent sept ans. (Actuellement collège Pierre Dubois, rue Victor Boissel).

En janvier 1929, les carmélites furent avisées que l’acquéreur du premier Carmel, le comte d’Ozouville, désirait s’en défaire et leur donnait la préférence. Elles s’y installèrent en juillet 1930, rue du Hameau. Petit à petit la communauté se fortifia tout en connaissant la pauvreté. Après la guerre, les mentalités changèrent. La propriété avec ses 2 hectares en pleine ville était convoitée par des promoteurs.

De plus la visite apostolique que fit en 1953, le Père Marie Eugène de l’Enfant Jésus, aborda des questions. Il stipula de manière ferme et claire que les sœurs devaient songer à transférer le Carmel une nouvelle fois si une occasion favorable s’offrait. En 1956, les carmélites reçurent de Rome la permission de vendre pour acheter un terrain. Grâce à la vente de leur monastère rue du Hameau, elles purent faire construire un nouveau monastère sur les hauteurs de la Pillerie, en bordure de la Mayenne.

Les 3 et 4 septembre 1965, la chapelle et le monastère furent bénis et inaugurés par Mgr Jacques Guilhem, alors évêque de Laval. Le nouveau carmel sous le vocable de l’Immaculée Conception, est situé à la périphérie de la ville au 21 rue du Carmel. Monsieur Marconnet de Tours en fut l’architecte. Plusieurs artistes collaborèrent à l’édification de cette maison de prière.

AUJOURD’HUI

Les carmélites de Laval poursuivent leur vie de prière et de recueillement dans ce bâtiment moderne, fonctionnel, lumineux. Suivant résolument les appels de l’Église et de l’Ordre du Carmel, elles travaillent assidûment pour gagner leur vie.

La fabrication des hosties est leur seule activité actuellement après avoir connu différents travaux : bureau de copie,  peinture sur soie,  confection des ornements liturgiques et des écharpes polaires. Fin 2018, elles ont pu acquérir un terrain jouxtant leur propriété afin d’élargir leur espace contemplatif.

Elles ont pris à cœur particulièrement la liturgie depuis longtemps et la communauté apprécie cet effort et cette joie de tous les jours où chacune se sent concernée.

Si le Mont-Carmel, en Israël, permet de découvrir le bleu de la mer Méditerranée, le monastère sur les hauteurs de la Pillerie, permet de découvrir la cité de Laval et de porter ses habitants dans la prière fraternelle.

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